La Féérie était un plan parallèle au plan matériel. Contrairement au plan de l'ombre, la Féérie était un reflet généralement joyeux et euphorique de la réalité, où l'arcane foisonnait et où la nature était luxuriante. Représentant la vie, la Féérie était divisée en quatre cours royales dirigées par des archifées. Chaque cour possédait des caractéristiques particulières, influencées à la fois par l'archifée la gouvernant et la situation géographique de la cour.
Cour d'Argent
La Cour d'Argent était la cour centrale et potentiellement la plus influente de la Féérie, entourée des trois autres grandes cours et des terres sauvages. Elle était en majorité civilisée et ses habitants habitaient dans des cités construites sur les arbres géants. En son centre se trouvait le Chêne d'Argent, un arbre titanesque dont les branches montaient jusqu'au ciel. Cet arbre constituait la capitale de la Cour, et un escalier d'argent l'entourait et montait jusqu'à sa cime, ou les quartiers nobles étaient établis. À l'intérieur de l'arbre avaient été creusées de nombreuses salles, accueillant des quartiers résidentiels, mais également des salles de réception, des ateliers, des salles de fête, etc., si bien que la vie grouillait en son sein.
Le reste de la Cour était peuplé de chênes, de saules et d'hêtres aux feuilles argentées. Cette forêt brillait de mille reflets aux couchers du soleil. Les dryades, eladrins et satyrs y étaient nombreux.
La Cour était gouvernée par le roi Caraway, qui gérait d'une main de maître les portails d'accès au plan féérique (dont la plupart se trouvaient dans la Cour d'Argent) et qui aurait eu, selon les dires, un certain pouvoir sur le passage du temps.
Cour boréale
La Cour boréale représentait l'endroit le plus proche de la Nature en tant que force universelle et chaotique. Elle était en majorité sauvage, car nombre de créatures dangereuses y rôdaient, mais certains peuples de fées avaient réussi au fil des millénaires à y établir un règne et un certain contrôle.
La Cour boréale était composée de grandes forêts coniféreuses, des champs de champignons et d'autres environnements hantés par les sorcières ou rongés et transformés par le mycélium. Les harengons, myconides et centaures y étaient nombreux.
L'archifée qui détenait le trône durant le 2e âge, Iris, était une archifée puissante, mais jeune, et qui ne faisait pas l'unanimité parmi les habitants de sa Cour.
Cour des Lunes
La Cour des Lunes était connue pour être un endroit mystique et froid où la lumière était en permanence tamisée. La région était éclairée par les trois lunes, qui étaient en apparence bien plus grandes dans le ciel que sur le plan matériel.
Les montagnes froides et les zones embrumées y étaient abondantes, comme reflétant une nostalgie ancienne. Il existait des lacs de mercure, qu'on disait être des portails vers des souvenirs enfouis pour qui sait trouver l'entrée. Les changelins et les esprits follets (sprites) y étaient nombreux.
La Cour était contrôlée par l'archifée Oriane, la Dame des Songes, reconnaissable par son teint grisâtre, ses bois torsadés et ses ailes en lambeaux. On raconte que depuis son accès au trône de la Cour, il était interdit de pleurer, malgré l'état morose que la région provoquait, car les larmes attiraient des idées sombres qui pouvaient se manifester physiquement.
Cour d'Opale
La Cour d'Opale occupait la grande vallée du même nom, située sous le niveau de la mer. On disait de cette vallée que c'était un endroit mystérieux et dangereux, car peu de voyageurs s'y étaient aventurés. L'air ambiant était très lourd et légèrement irisé, presque visqueux au contact avec la peau. L'air était si dense qu'il formait parfois des mares et des flaques semi-liquides et très chaudes au toucher. Pour les non-habitués, on disait que demeurer trop longtemps dans la Cour d'Opale pouvait conduire à la folie.
La vallée était peuplée de créatures de toutes sortes telles que les escargots-fléaux, des papillons géants et d'autres créatures colorées, souvent iridescentes et vitreuses. Le sol était minéral et très coloré, parsemé de pierres bleutées et métalliques. La végétation était basse et rare, mais quelques arbres luminescents pouvaient parfois être aperçus, ainsi que les racines du Chêne d'Argent. Les naïades, pixies et lutins y étaient nombreux.
La Cour était dirigée par une entité énigmatique qu'on appellait la Reine-sans-nom. Peu de choses furent connues à son sujet, mais elle aurait été une archifée personnifiant la lumière comme un aspect de la Nature.
